Biographie
Stilman est un ancien sudiste qui a choisi de s'engager dans l'armée nordiste. Ses collègues considèrent toutefois qu'il leur a été envoyé par le Sud en guise de cadeau plutôt que par acte volontaire. En effet, Stilman se définit avant tout comme un capitaine des plus incompétents. Totalement inactif, il passe l'essentiel des albums assis dans le bureau de l'état-major à siroter un jus de fruits avec une paille. Tous ses amis le prennent pour un officier incompétent, et force est d'admettre que l'inattention de Stilman peut parfois poser problème. Le général Alexander est ainsi souvent contraint de lui répéter à de multiples reprises des plans cruciaux, en sachant que Stilman n'a rien écouté, comme il le fait dans l'album Drummer boy. C'est un personnage cynique, qui énonce de manière brutale la triste réalité de la guerre. Les soldats sont des personnes que l'on peut sacrifier, car ils sont une main-d'œuvre facilement remplaçable, ce qui n'est pas le cas des officiers, qui ont suivi de hautes études, notamment à West Point. Stilman énonce tout cela crûment dès sa première apparition, dans l'album Rumberley.La plupart du temps, il reste un personnage secondaire. On se demande ce qui l'intéresse dans la vie. Ce sont les derniers albums, notamment Qui veut la peau du général ? et Des Bleus et du blues, qui développeront un peu plus le personnage de Stilman. L'une des seules choses au monde qui est capable de faire sortir Stilman de ses gonds, à tel point qu'il devient totalement hystérique, est sa sœur. Sinon, il fait preuve d'un calme olympien. Exposant ses vues tranquillement, même quand les autres membres de l'état major sont à bout de nerfs.
A priori, l'attitude cynique de Stilman semble en faire un ennemi de choix des soldats. En réalité, et à bien des reprises, il parviendra à sauver le sergent Chesterfield et le caporal Blutch de situations très délicates pour eux, comme dans l'album Black Face. Il fait preuve également d'une grande intelligence, comme il le démontre dans l'album Les Bleus en cavale en parvenant à démasquer Blutch et Chesterfield parmi une troupe de figurants, même s'il lui est arrivé d'agir de façon incompétente car trop empressée, notamment dans l'album Bronco Benny lorsque, à la fin, il fait engager le combat par ses troupes sans laisser le temps au général Alexander de le prévenir que les chevaux pris aux sudistes par Blutch et Chesterfield pour compléter les rangs de la cavalerie sont en fait des chevaux mutilés, incapables de charger, provoquant ainsi une défaite catastrophique pour les nordistes.
Il ressemble en définitive à un personnage désabusé, d'une lucidité redoutable, qui ne se fait aucune illusion sur cette guerre, et qui sait pertinemment que, derrière les faux-semblants, cette guerre n'est qu'une lutte de pouvoirs entre dirigeants, pour qui la carrière personnelle compte plus que la vie de soldats. Loin donc d'être dénué de tout sens moral, Stilman fait plutôt preuve d'une ironie froide et glaciale, et n'est jamais inquiet pour son propre sort, car lui sait qu'on ne tue pas les officiers, sauf par malchance. C'est en quelque sorte un Blutch mis dans un poste de commandement.
Œuvres où le personnage apparaît
- Rumberley, T.15 : première apparition du capitaine Stilman, qui s'impose rapidement comme un personnage cynique et incompétent, exaspérant ses collègues en affirmant tout haut ce qu'ils pensent tout bas.
- Bronco Benny, T.16 : c'est notamment dans cet album qu'on apprend l'origine sudiste de Stilman. L'un des officiers d'Alexander évoque alors la possibilité que Stilman soit en réalité un "cadeau" des Sudistes vis-à-vis des Nordistes. Inefficace et cynique, Stilman aura néanmoins dans cet album l'idée de donner le salaire des soldats après les batailles, estimant que l'on pourra ainsi faire des économies.
- Le David, T.19 : cet album peut donner lieu à une double interprétation du personnage de Stilman. En effet, il est au début de l'album provoqué par Blutch, qui lui reproche d'être un officier incompétent et lâche, préférant boire que s'occuper du combat. À la fin de l'album, il se trompe sur les récompenses octroyées à Blutch et à Chesterfield. On peut toutefois se demander s'il s'est réellement trompé ou si cette erreur n'était pas volontaire, afin de se venger de Blutch ?
- Black Face, T.20 : dans cet album, Stilman sauve la vie de Blutch et de Chesterfield en refusant de prêter son soutien à leur exécution. Derrière les apparences, Stilman est en réalité loin d'être un simple soldat inattentif qui passe son temps à boire. Il parvient en effet à raisonner Alexander en sauvant Blutch et Chesterfield de l'exécution.
- Les Cousins d'en face, T.23 / Stilman réapparaît
- Drummer boy, T.31 : Stilman montre son intelligence en expliquant aux autres membres de l'état major comment Pucky les a trahis. Cependant, il se montre toujours inattentif aux plans de bataille
- Les Planqués, T.38 : ici, Stilman apparaît au début de l'histoire, où il refuse de prendre le commandement d'un peloton. Est-ce par lâcheté? Non, car il dit : "j'aurais pris volontiers le commandement d'un ou deux régiments" ; de plus, personne ne souhaite prendre ce commandement, sauf... le sergent Chesterfield.
- Les Hommes de paille, T.40 : ici, Stilman montre son ingéniosité en trouvant comment faire pour que Chesterfield et Blutch soient prisonniers des sudistes. À la fin de l'album, il explique que le général Alexander ne peut se passer de Blutch et Chesterfield, ce qui explique les moyens lancés à leur poursuite pour les retrouver.
- Les Bleus en cavale, T.41
- Qui veut la peau du général ?, T.42
- Des Bleus et du blues, T.43 : dans cet album, on voit Stilman s'énerver pour la première fois à cause de sa sœur, amoureuse du capitaine Stark
- Émeutes à New York, T.45
- L'oreille de Lincoln
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